mercredi 1 octobre 2008

La niche de Delphine Dewachter





Mon travail est un tissu d’histoires.

Des histoires d’intérieur et d’extérieur, de motifs, d’ornement, d’architecture, de maison, de femme, de grilles, de végétation, de passage, de rideau, d’imaginaire, d’inconscient, de profondeur et de secret.

Je travaille sur la scission entre le dedans et la façade, entre l’intérieur et l’extérieur. Je conjugue réalité et imagination, le conscient et l’inconscient, le net et le voilé.
La réalité ne m’intéresse pas, ce ne sont que des restes.

Il y a des murs, mais notre regard passe à travers ces murs.
Des rideaux, comme des doubles de la peau à la charnière exacte du dedans et du dehors.

Le regard se pose, transperce et butte sur ces deux figures.
Ce sont des êtres de dentelle, composés de plein et de vide.
Ils sont suspendus, de l’autre côté du miroir dans l’intimité sombre. Comme si une chose d’une nature différente s’était glissée à l’intérieur, dans une passivité absolue et angoissante.
Tout est blanc mais le blanc aussi peut-être ténébreux.

Une histoire a eu lieu.
Cette maison est habitée par un souvenir. Vers l’au-delà du visible, insister sur l’impossibilité d’oublier mais en silence.
Il faut dissimuler ces figures, les estomper, les faire disparaître dans le monde de l’absence, vide de couleur.

Un jour quelqu’un m’a dit, « On cache tous la même chose ».

Delphine Dewachter

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